dimanche 22 juin 2025

 Ce dessin, griffonné hâtivement avec une plume acérée et une encre sinistrement noire peut se passer de commentaires les mains jointes... ce n'est rien d'autre qu'un dessin inspiré ! Les berges de cette majestueuse rivière calme, les hauts murs de cette abbaye silencieuse face au Monde, et là, assis dans une de ces barques inertes au fond plat, l'artiste relève les yeux vers le ciel obscurci par les feuillages dégoulinant d'un saule pleureur qui pleure sur notre triste monde défaillant et sur sa feuille de papier blanc de rêves et d'espoir humiliés !


C'est quoi l'intelligence du trait ?

C'est simple et compliqué à la fois, simple par l'apparence du résultat tel que l'artiste estime devoir transmettre de sa vision, résultat compliqué par le jeu subtil du tracé tel que sa perception du motif demeure étrange par la présence d'une réalité extérieure à lui. 

Le dessin ne permet pas la tricherie puisqu'il est l'esprit de l'art primitif, les artistes médiocres qui envahissent les cimaises devraient réfléchir avant d'imposer leur forme d'indigence du trait !


mercredi 23 avril 2025

 Conversation de trottoir à Lisieux...

 Mais quoi qu'c'est-y donc que ça ? 

 "Ça", c'est une œuvre d'art.

 On dirait ben plutôt un street art.

 J'adore l'introduction du mot "plutôt" dans votre commentaire, il contient parfaitement l'idée opposée... sans doute involontaire, sans l'humour au second degré !

 Pourtant on voit que l'artiste s'est servi de bombes de peinture acrylique en bombe.

 Vous avez une vue défaillante, ou alors ce que vous dénommez artiste était vraiment très doué pour peindre et sculpter en même temps avec une bombe, ce serait un art explosif !

 Moi je vous dis que c'est une fresque sur un mur.

 Une poule sur un mur qui picote du pain dur, picoti picota...

 De quoi ?

 Rien, c'est une allégorie médiévale de même époque que ce qui est représenté sur cette sculpture.

 C'est pas une sculpture pisque j'ai dit que c'est une fresque.

 Vous vous trompez, ceci est un bas-relief polychrome, autrement dit une sculpture murale de faible épaisseur, jusqu'à 7 cm par endroit, et rehaussée de couleurs à l'huile.

C'est pas vrai, c'est une fresque et c'est de la peinture acrylique.

Vous semblez bien sûr de vous pour persister dans vos erreurs !

 On voit que c'est une fresque et si je dis que c'est une fresque ben  c'est que c'est une fresque !

 Vous pensez ce qu'il vous plaît, mais évitez de le crier sur les toits, de le répéter à tout le monde serait ridicule...

C'est une fresque, c'est une fresque, c'est une fresque...

Juste une question, seriez-vous capable de reproduire ce motif en fresque ?

C'est pas mon métier.

Je m'en doutais, mais voyez-vous, moi, je serais très à l'aise pour faire une copie de cette œuvre d'art, en sculptant un bas-relief identique avec les mêmes matériaux, les mêmes outils de sculpteur et en appliquant les mêmes couleurs à l'huile dont je maîtrise parfaitement la technique !

Je vous dis que c'est une fresque !

Une poule sur un mur qui picote du pain dur, picoti picota...

Bien comprendre ce qu’est un bas-relief.

Définition simple :  Le bas-relief est un type de sculpture et parfois de modelage pouvant être peint. Sa particularité est de ne présenter qu'un faible relief, le sujet représenté ne se détachant que faiblement du fond. Il y reste engagé à mi-corps.

A Lisieux, les bas-reliefs, objet de cette étude sont des sculptures et non des modelages, leur relief est, selon le sujet, faible ou très accentué. Ils sont tous peints en polychromie.

A contrario, un haut-relief est sculpté comme une statue en ronde-bosse mais reste solidaire du fond.

Ne pas confondre bas-relief et fresque. Une fresque, toujours polychrome, est une technique de peinture murale caractérisée par l'application, sur enduit frais à base de mortier de chaux, de pigments de couleur détrempés à l'eau.

 



lundi 14 avril 2025

 L'idée fondamentale du perceptionnisme, pas forcément celui de l'impressionnisme, est d'extraire en un instant l'image principale d'un motif, cet instant fugace qui ne se reproduit jamais pareil. Même dans un simple trait de plume rehaussé d'encre et d'une touche d'aquarelle, il suffit d'une petite demi-heure pour fixer sur le papier ce qui peut ensuite devenir une grande toile peinte à l'huile



vendredi 11 avril 2025

 

Le perceptionnisme prend toutes ses valeurs dans le jeu subtil des taches de couleurs comme sur cette toile. En effet, un peintre ne peut être servile du motif qu'il a devant lui, il ne serait alors qu'un simple reproducteur au lieu d'être un traducteur.

Cette toile d'apparence uniquement impressionniste en est pourtant éloignée, il suffit pour comprendre de grimper réellement ce chemin en s'aidant d'un bâton et d'essayer de s'y retrouver en conservant la mémoire de l'image représentée, ce n'est pas possible, la tristesse et la banalité du lieu va vous désorienter. Mais pourquoi ? Tout simplement parce qu'un esprit perceptionniste peut pénétrer au-delà de la vision d'un randonneur, il peut, s'il le veut, trouver la réalité qui s'attache aux choses, autrement dit retrouver l'âme invisible.

Cette âme invisible ne lui appartient pas, car elle est fugace, elle n'existe que grâce à la situation particulière du peintre dont l'esprit s'est posé à cet endroit précisément, et c'est aussi grâce à tout son matériel, chevalet, couleurs, outils, que l'existence cachée va prendre forme réelle.

Un peintre, dans ce cas précis, est donc en communion directe avec une réalité qui lui est extérieure et dont il lui revient le pouvoir d'expression, non pas pour lui seul, mais pour les autres, du moins pour ceux qui ont le pouvoir de comprendre.

 


 

 

jeudi 10 avril 2025

 

Puisque je me suis avancé à expliquer ce qu'il me semble logique dans l'évolution de la peinture basée sur l'impressionnisme, il va bien falloir que je fasse un retour en arrière, en toute humilité, sur quelques autres toiles des années antérieures.

Je vais être obligé d'analyser mon travail et rien ne vous empêche de le faire aussi, le regard d'un curieux de l'art peut faire frémir un peintre, et c'est sa récompense ou sa punition !

 

Cette toile est le résultat d'un après-midi de travail en plein soleil, d'où le parasol afin de ne pas dénaturer les couleurs par éblouissement. Le principe de ce genre d'exécution sur le motif en plein air est simple et se résume en deux mots, faire vite… Tout bouge, la mer monte, le ciel va se charger de nuages et le soleil va tourner et la lumière changera, il faut travailler rapidement, mise en place et recherche de ses couleurs instantanément, la brosse et le couteau sont maniés presque dans un automatisme d'expérience de métier.

 

Donc, peut-on dire que le perceptionnisme semble se superposer à l'impressionnisme dans ce cas ? Je crois que c'est vrai, la représentation de cette eau de mer qui commence à envahir les cailloux de la plage en est un bon exemple, et la suppression des détails qui sont devenus inutiles aide à transmettre l'idée de perceptionnisme telle que je l'ai expliqué :

"Conscience immédiate et par conséquent véridique de la présence d'une réalité extérieure à l'artiste   "



 

mercredi 2 avril 2025

 

Toutes les écoles d'art n'enseignent pas le dessin d'après modèle, ce n'est pas simple à organiser, surtout depuis les événements de 1968 qui ont modifié tant de notions dans l'art, et surtout dans les cours d'académie, l'art abstrait devenant la priorité. Aujourd'hui ce doit être encore plus complexe, pour ne pas dire impossible. Il reste le travail en atelier.

Je suivais ces cours privés d'écoles d'art pendant des années, étudier les antiques d'après des reproductions en plâtre était le principe habituel, et plus rare et plus difficile était l'admission dans le cours de modèle vivant.

Dessiner un nu, de femme ou d'homme, est la plus enrichissante expérience pour apprendre l'art du dessin. Toute étude se fait au fusain, à la craie d'art, au pastel, à la mine de plomb, enfin avec tout ce qui permet de travailler vite, car un modèle vivant ne peut poser pendant des heures. Je me suis habitué à faire des dessins rapides, croquis sans détails, étude des proportions, rapport de mouvement aussi.

Pour ce genre de recherche, il faut travailler sur papier grand format, genre raisin 50 x 65 cm, sinon le geste est étriqué et le résultat sans ampleur. Et l'essentiel est de saisir l'essentiel, non pas le petit grain de beauté sur le bout du nez, mais appréhender l'enveloppe charnelle qui d'un seul coup va traduire l'émotion devant le modèle. Les baigneuses Cézanne en sont l'exemple.

 

mardi 1 avril 2025

 Toute cette inépuisable série de mes petites nanas (qualifiée de pornographie lors de ma dernière exposition à Lisieux !!!) portait un titre "Les filles de la plage", un petit clin d'œil pour leur attitude dénudée sur des galets.

Je ne vais pas vous les montrer toutes, ce serait fatiguant... 

Pourtant, spécialement, aujourd'hui, vous verrez la dernière qui un jour d'été était venue s'échouer sur un de mes galets. Une belle nageuse au crawl envoûtant, dont le chant... chut ! C'est fini, je ne veux plus partir en voyage...



lundi 31 mars 2025

 

Pour finir cette galerie, je vais terminer par la plus innocente de mes petites statuettes, si tant est que les autres ne le soient pas aussi !

Depuis une dizaine d’années, j’ai arrêté de modeler ces petites figurines, mon atelier maintenant à Lisieux n’est plus fait pour ce genre d’exposition, c’est dommage !

        Et j'ajouterais, évidemment, que la foule d'amateurs de ce genre d'art n'existe pas à Lisieux...

 


dimanche 30 mars 2025

 

Le dessin en sépia et noir à la craie d’art m’a été utile dans beaucoup de modelages. La figurine dorée en est une variante, un peu mouvementée.

On peut observer que lors de la composition d’une figurine en modelage, comme en sculpture aussi, l’artiste est libre de créer une pose du modèle en déséquilibre. 

La raison en est simple. Les volumes étant visibles sous tous les angles, ce déséquilibre devient mouvement. Dessiner dans ce même principe sur une surface plane donnerait un sentiment de malaise.

 


samedi 29 mars 2025

Il me fallait avoir trouvé ce superbe modèle d’une sportive pour accepter cette pose à la limite de l’équilibre. Une originalité pourtant tout à fait dans le sens artistique.

Cette image montre la simplification totale du visage, ce qui accentue par ailleurs le modelé général du corps athlétique.

  


  Ce dessin, griffonné hâtivement avec une plume acérée et une encre sinistrement noire peut se passer de commentaires les mains jointes... ...