Deuxième exemple. Sur cette deuxième toile, peinte un jour de canicule, à l'ombre au bord de l'eau, le motif se réduit juste à un arbre, un misérable saule pleureur que les tronçonneuses avaient massacré l'année passée.
La perception est alors tellement différente (j'avais fait une autre toile de l'arbre entier) que c'est le squelette et les rares branches pendantes qui surgissent au bout du pinceau. Le feuillage devient alors des perles de couleur qui dégoulinent pour tomber dans la mare, la masse aérée de l'arbre prend une autre dimension intimiste et poétique.
La fabrication d'un paysage, même s'il n'est composé que d'un seul arbre, devient un mystère si l'œil peut s'approcher suffisamment près de la toile pour en observer les détails.
Le travail perceptionniste ne se préoccupe pas de tracer des lignes pour affirmer le dessin d'un motif. Les couleurs appliquées à la brosse et au couteau, en couches minces ou épaisses, se chevauchant, se juxtaposant, se recouvrant, permet à la lumière de se réfléchir ou de traverser la matière pour donner de la profondeur.
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