vendredi 28 février 2025

 

 

L’atelier de sculpture de Raymond Dubois, tel qu’il était dans les années d’après-guerre.

Installé au bord de la route et la vue directement sur l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes, les grandes portes souvent ouvertes lui donnait son éclairage. C’est là, que tout jeune, je le voyais travailler. Actuellement, hélas, il est à l’abandon, sa chapelle au-dessus conserve les traces ineffaçables de son art.

 


Dessin à la plume métal, encre de Chine

jeudi 27 février 2025

 

Notre–Dame du Nid

La chapelle de Raymond Dubois

au Port de Juigné





Introduction

Cet album n'est pas un guide touristique, c'est une aventure humaine que je vais vous raconter. Une belle histoire qui réunit dans les mains d'un homme, l'amour de son métier et l'amour de sa foi.

Cet homme était un sculpteur, Raymond Dubois. Il vécut dans un village au bord de la Sarthe, le Port de Juigné, et dans les années 1930, il construisit une modeste chapelle dont l'histoire est merveilleuse.

C'est cette histoire que vous allez lire !

 Je suis un peu impliqué dans cette histoire par une amitié de mon père avec Raymond Dubois et par une tradition de dévotion de ma famille envers cette chapelle.

 

 

mercredi 26 février 2025

 

Afin de conclure cette compilation de morceaux choisis consacrée à l'impressionnisme à Lisieux, je vais évoquer une exposition d'art qui avait eut le courage de s'organiser en pleine période de Covid 19.

Corinne Lecourt, conseillère municipal de Lisieux, pense investir l'espace extraordinaire de l'ancienne église Saint-Jacques, un lieu superbe, hélas totalement à l'abandon selon l'habitude locale. Il fallait débarrasser cet endroit aux volumes importants de tout le fatras et des cochonneries laissés en vrac par les services techniques de la ville. Donc prendre à zéro une manifestation consacrée à la peinture artistique, ce qui n'est pas une préoccupation normale dans Lisieux.

Comme je devais être l'invité d'honneur, avec une quarantaine d'œuvres, je me suis chargé de trouver aussi d'autres peintres dans mes relations, situation délicate face à l'obstruction radicale des autres peintres constitués en sociétés sectaires.

Installation un peu à la hâte dans la poussière, les toiles d'araignées, le froid, avec l'aide précieuse et enthousiaste des agents communaux ravis de cette nouveauté dans leur quotidien.

Afin de créer un engouement et de l'ambiance, il était demandé aux exposants de travailler aussi sur place devant leur chevalet, nous n'étions que trois à s'être investi, hélas, et croyez-moi, le masque anti-covid était pénible à supporter toute la journée !

Le côté un peu hétéroclite des exposants pouvait malgré tout présager un avenir intéressant pour d'autres expositions, malheureusement l'indifférence des élus ne provoqua pas un élan constructif, la jalousie et les guerres de clochers entre peintres laissa un parfum d'amertume en fin d'exposition. Peu de visiteurs, peu de contacts, peu d'encouragements, l'art n'est pas dans les habitudes des Lexoviens, enfin, pas l'art de qualité, l'art vulgaire est plus apprécié. Donc affaire à suivre...

 



mardi 25 février 2025

 

   L'analyse complète de cette nouvelle toile est intégralement exposée dans la brochure sur l'impressionnisme en Normandie que je viens d'éditer.

Lorsque l'été dernier, j'ai fait cette plume rehaussée d'aquarelle devant les ruines du château de Fauguernon, c'était aussi un peu dans l'idée de refaire le fameux tableau commencé en 1980. La toile que je viens de recomposer est, pour moi, un motif trop restreint, à l'époque, je voulais m'attacher principalement aux ruines de cette forteresse et j'avais donc planté mon chevalet en contrebas en bord de route. L'idéal serait, sur une toile plus grande, de reprendre un paysage beaucoup plus ouvert en y incorporant davantage d'arbres et de verdure. Ce n'est pas impossible que je m'y mette un jour prochain, car pour tout vous dire ce site extraordinaire n'est qu'à une dizaine de kilomètres de mon atelier actuel !

 


lundi 24 février 2025

 

Cette toile a une curieuse histoire, je vais regrouper ci-dessous les publications et commentaires que je viens de mettre sur ma page Facebook.

 Donc cette toile est restée au fond de mon grenier pendant 40 ans et le jour où j'ai enfin terminé l'aménagement de mon nouvel atelier à Lisieux, j'ai décidé de la reprendre. Mais gros problème, le paysage n'est plus le même, la végétation a tout envahi. Alors comme l'été dernier, j'avais fait des croquis et aquarelles du même endroit, j'ai décidé de tout reprendre à zéro, mais sur la toile d'époque (toile que je montais moi-même, soit une toile de lin fort tendue sur châssis et marouflée d'une toile de lin fin avec encollage à la colle Totin, enduit à la caséine et plâtre amorphe). Et j'ai commis le sacrilège de tout décaper sauf la première mise en place du motif, ébauche que je savais retrouver grâce à mon expérience en restauration d’œuvres d'art). Ceci pour vous expliquer que je désirai conserver absolument la composition et la perspective d'origine pour recomposer dessus un nouveau tableau dans mon style actuel. La tristesse de cette peinture ne m'a pas semblé utile d'être sauvegardée.

Ceci exécuté volontairement dans mon nouvel atelier pour tester l'éclairage astral que je viens d'installer, j'avais une chance sur deux de me planter !

 


dimanche 23 février 2025

 

Confinement total, mais heureusement mon atelier donne directement sur mon jardinet plein de plantes et de fleurs, je l'ai conçu entièrement pour le plaisir et pour pouvoir le peindre.

   Donc voici exactement ce que je vois à travers ma porte vitrée sans avoir besoin de mettre le nez dehors, un bonheur au milieu du malheur qui nous entoure en ce moment et que je ne peux partager, hélas, avec personne, sauf en vous montrant mes images.     

   Un seul souci est que, à cause de cet isolement, seule la vue réduite à ces quelques mètres carrés me permet de peindre la nature à Lisieux.

 



Travailler une toile ainsi, directement sur le motif, à quelques mètres, en ne retenant que l’essentiel de la couleur et de la lumière, oblige à travailler (un peu) comme le faisait Claude Monet dans son jardin à Giverny

 

samedi 22 février 2025

 

Un petit coin de mon jardin, je n'ai pas de titre, peut-être "la porte verte"... mais alors, et mes iris, et mes roses, et mes arums ? Le titre d'une œuvre n'est pas l'essentiel (pas plus que ces signatures intellectuellement tarabiscotées très à la mode).

   Un format paysage en hauteur, inhabituel, mais tout à fait adapté pour cette vue à travers la porte de mon atelier.

   La recherche ici n'est pas la précision photographique d'un catalogue de marchand de fleurs, c'est le contraire. Vision émotionnelle des couleurs et de la lumière, c'est tout, ceci oblige à ne pas chipoter du bout d'un pinceau à trois poils, ceci demande presque de la brutalité de touches.

   Comme tout est travaillé au couteau, on peut dire que la couleur est tranchée dans le vif, image bien sûr. Une seule chose me préoccupe toujours, avec une forme d'obsession "la sincérité de l'émotion", que la toile soit peinte sur le motif ou non, peu importe. Ici, c'est le summum du bonheur... peindre sur le motif, en extérieur... à l'intérieur de mon atelier !

 

Modèle vivant... le jardin de l'autre côté de la porte de mon atelier !

D'autres ébauches vont me permettre de faire plusieurs toiles du même sujet.

 

vendredi 21 février 2025

 

 

J'ai travaillé cette toile sur le motif avec une lumière très normande, lumineuse mais sombre en même temps, diffusion de l'humidité. La deuxième séance plus troublée dans son atmosphère m'a décidé à reprendre les éclairages et la tonalité générale.

 Ci-contre une galerie des différentes étapes d'exécution. J'ai ajouté un commentaire que j'avais écrit sur ma page Facebook, l'histoire est étonnante. 

 Ce site très agréable et tranquille pour peindre se situe aux sources de l'Orbiquet. Une des plus intéressantes sources de Normandie, un système Vauclusien avec une eau d'une très grande pureté que cette rivière conservera jusqu’à sa traversée de Lisieux où elle deviendra une vulgaire rivière pas toujours très propre....

Donc, ici, nous sommes au Sud de Lisieux à La Folletière-Abenon, un petit village qui a mis tout son cœur à aménager ce site digne de tout artiste-peintre à la recherche d'un motif pour y planter son chevalet... ce que j'ai fait. Vous voyez donc ma toile presque terminée en fin d'après-midi.

 



 

   Une explication sur le parasol, il ne sert qu'à filtrer l'excès de luminosité qui dans certains cas peut me gêner pour étudier mes couleurs à l'huile.

 

jeudi 20 février 2025

 

 

Une petite toile rapidement exécutée à la brosse et au couteau, en extérieur, il faut savoir saisir la lumière, mais aussi savoir interpréter, un peintre n'est pas un photographe. Des taches de couleur plus des taches de couleur et peu à peu le dessin apparaît…

   Sur cette toile, une chose m'a intéressé à peindre, c'est la répétition des verticales. Savez-vous aussi comment j'ai construit l'emplacement exact du clocher sur la surface de ma toile ? Une chose est certaine, faire tout dans le même vert ne sert pas ni la luminosité ni l'ambiance, et pourtant sur ma palette, il n'y avait qu'un seul vert !

 


mercredi 19 février 2025

 

Techniquement, la dernière exécution en pleine pâte est faite au couteau recouvrant en grande partie les dessous à la brosse, toujours dans le respect du gras sur maigre nécessaire dans la technique à l'huile. Le but final est d'obtenir un aspect semi-mat (je ne peins plus brillant). Au fond, ce n'est pas compliqué, juste de la logique et l'avantage de peindre avec des résines naturelles est de pouvoir travailler sans aucun risque dans le frais et le demi frais en évitant les embus pendant plusieurs jours. Après, il faudrait attendre de nombreuses semaines avant de reprendre son travail, mais au couteau mieux vaut travailler d'un seul jet même en plusieurs fois. Et au risque de me répéter, c'est plus pratique en plein air et j'en ai de toute façon une plus grande expérience. Comme d'habitude, j'attendrai quelques mois pour vérifier si des glacis sont nécessaires pour harmoniser des tons après séchage.

 



Voici bien la preuve que j’exécute beaucoup de toiles de paysages en extérieur, le plus grand plaisir d’un impressionniste !

 

mardi 18 février 2025

 

Peint à Lisieux sur les bords du Graindin (qui n'est pas une rivière), cette toile exprime une atmosphère typique du Pays d'Auge avec cette lumière particulière, irisée, diffuse.

   Si vous suivez la progression des différentes étapes de l'exécution vous comprenez aisément qu'un tableau, laid ou beau, doit se composer de manière logique. Je précise, il ne s'agit pas de peindre totalement morceau par morceau, le ciel, puis les arbres, puis la rivière, etc. Non, il faut peindre exactement comme si l'on superposait des filtres les uns par-dessus les autres.

   Attention, ceci n'interdit absolument pas le travail rapide, du genre ébauche, réalisé sur place où la nécessité de noter le sujet permet de sauter les étapes.

 


   Cette toile peut aussi expliquer de manière exacte ce que je  dis avec une certaine insistance : Une bonne toile doit être peinte avec émotion, avec sincérité.

 Ce petit coin caché de Lisieux, représente un petit bout de terrain abandonné au fond d’un ancien clos de jardins ouvriers pour la majorité non utilisés. Pendant des années, j’ai défriché, retiré des brouettes entières de détritus de toute sorte, retourné et amendé cette terre qui, avant la guerre,  servait à fournir des légumes aux familles. Cette fonction n’existe plus à Lisieux. Et pourtant, vous n’imaginez pas les quantités, les variétés, et la qualité des légumes que j’ai récolté dans ce lopin de terre avec sa vieille cabane restaurée au milieu. Puis, les inondations, les vols, les très nombreux ragondins, et la mauvaise période de confinement de l’année 2020, m’ont décidé à abandonner ce terrain, en plus, un peu loin de chez moi.

  Ceci pour dire que, lorsque j’ai pensé y planter mon chevalet, c’était avec une véritable émotion et les amis qui le connaissait se laissent toujours surprendre par la vérité émotionnelle du lieu.

 


lundi 17 février 2025

 

 

Le Manoir des Mathurins est le plus beau, le plus intéressant, le plus important manoir de Lisieux de la fin du Moyen Age. Il tombe en ruine totale et est laissé maintenant à l'abandon !

   Le cadrage du motif est assez difficile à découvrir et la simplicité d'un petit détail des bâtiments noyés dans les pommiers donne à ce motif un caractère authentiquement sincère de la Normandie !

   Et comme d'habitude en regardant l'ensemble de loin le dessin surgi sans avoir été dessiné... c'est comme ça que j'aime peindre, peindre ce que l'on ressent devant un paysage et pas vraiment ce que l'on voit. 

 

   Le Manoir des Mathurins, est un important ensemble de bâtiments en colombages construit par des religieux de Lisieux dans la seconde moitié du XVIe siècle. Sa vocation était certainement de soigner des malades puisqu'il dépendait de l'hôpital de Lisieux. Actuellement, son état est lamentable, abandonné et en ruine. Le nouveau propriétaire devait avoir un espoir d'en faire un lieu exceptionnel,  mais ce manoir classé, en partie, monument historique, est protégé  et doit poser tellement de problèmes que la mission d'en faire une restauration doit être bien complexe. Pour un  peintre ou un dessinateur, c'est un endroit de rêve pour exécuter des dizaines pour ne pas dire des centaines de motifs tellement l'architecture et l'environnement est caractéristique du style normand.  L'ennui est que, à part quelques vues prises de l'extérieur, le plus intéressant est totalement inaccessible, c'est un domaine privé et clos. 



 

dimanche 16 février 2025

 

   Deux remarques, cependant, concernant uniquement ma manière de travailler. La première "ossature " reste toujours visible, elle le sera d'ailleurs même le tableau terminé. Et surtout, je n'utilise pas mes couleurs telles qu'elles sortent du tube, je leur adjoins une charge plus ou moins dosée de résines dures et tendres dont le but est d'obtenir des pâtes de natures identiques permettant le travail sur la toile sans risque d'embus et en conservant toujours un aspect satiné-mat. Je ne peins plus de toiles brillantes. J'explique tout de cette méthode dans les pages de mon site.


   Les couleurs à l'huile dont j'ai déjà donné tous les détails sont soit utilisées pures soit en mélange sur la palette, et vous voyez bien que le nombre de mes couleurs utilisées pour cette toile est réduit, quelques tubes pas plus.

 Mes toiles sont toujours construites sous le premier tracé du dessin pour assurer une bonne mise en place de l'ensemble du sujet à peindre.

Donc j'ai mis en gris la toile représentant l'arboretum de Lisieux pour vous expliquer. Essayez de voir toutes les lignes en rouge, elles organisent la surface et permettent de situer les principaux éléments en les équilibrant. Exemple : la ligne de base (qui pourrait être la ligne d'horizon) passe par la jonction des courbes au tiers de la toile. Beaucoup de peintres utilisent ce genre de tracé même inconsciemment, par habitude ou même en ayant l'œil des bonnes proportions. C'est tout bête, fort simple et cela donne, principalement en paysage, il faut le dire, un sentiment d'équilibre dans n'importe quel motif à peindre.

 




samedi 15 février 2025

 

   Le travail de peintre de plein air dans le style paysagiste impressionniste (ou simplement figuratif) demande de la précision rapide pour noter en une heure tous les principaux éléments qui vont constituer l'ossature de " l'œuvre " (je m'amuse). Plus sérieusement, c'est à cet instant que le peintre peut savoir si le choix du sujet est bon et s'il a la capacité de mener son travail correctement sans trahir sa vision et surtout sa sincérité. Et plus surprenant, si ce deuxième état est satisfaisant et reflète bien la vision du peintre, ce dernier pourrait continuer sa toile presque de mémoire, comme le faisaient d'ailleurs beaucoup de peintres dans le temps, exemple : l'école de Barbizon.

   Attention, contrairement à ce que disent trop de gens, un peintre impressionniste ne copie pas servilement le sujet qu'il peint, il restitue sa propre vision des formes et des couleurs et surtout de la lumière, n'oublions pas " Impression soleil levant ". Ce qui veut dire qu'il y a aussi une participation imaginative  importante, il y a création !Exécution : évidemment uniquement couleurs à l'huile, frottis ou lavis, dilution plus ou moins à l'essence de térébenthine chargée de résine copal. Utilisation de brosses larges pour éviter les détails parasites.

   Ce deuxième état a pour but de distribuer les masses de tonalité sur la base des masses de valeurs précédentes et de " nourrir en maigre " la toile en recouvrant presque totalement sa surface, ainsi la bonne santé des couches finales est assurée puisque tous les empâtements peuvent se superposer sans risque.

 



Les premières mises en tonalité générale

sont appliquées à la brosse souple.

L’exécution proprement dite commence  en pâte en utilisant partout un couteau à peindre.

 

 

 

vendredi 14 février 2025

 

Analyse et critique

 

   Actuellement, je laisse le séchage se poursuivre encore un ou deux mois et ensuite, je verrai si je dois ajuster certains tons en glacis, mais je ne crois pas. Dans cette technique avec base de résines naturelles, il n'y a pas de vernis final.

 Je vous donne, ci-contre, la progression des trois étapes principales de l'exécution.

 Cette image représente la mise en place d'un sujet typiquement impressionniste puisqu'il s'agit de saisir le jeu de lumière à contre-jour d'un paysage. Ici, c'est l'arboretum de Lisieux côté Nord.                       Comme beaucoup de peintres impressionnistes, j'organise ma surface selon des règles précises, je sais que pour l'amateur ceci n'a aucune importance, mais croyez-moi beaucoup de peintres savaient parfaitement ce que cela voulait dire, de Monet à Utrillo et tant d'autres ! 

   Si vous pouvez, essayez de trouver les trois lignes principales de cette construction sur ma toile. Ce premier état est la mise en place rapide du dessin, à grands traits et une première distribution des valeurs d'ombre et de lumière. Il faut être rapide dans l'exécution puisque c'est le seul moyen de saisir l'instant de vérité de ce que doit représenter la toile finie. Utilisation de deux couleurs : rouge indien et jaune de cadmium clair, couleurs à l'huile largement diluées à l'essence de térébenthine, pinceau souple. La toile de lin étant enduite de Gesso le séchage de cette première ébauche est suffisamment rapide pour continuer immédiatement la séance sans risque.

 



Les jus sont toujours appliqués avec un pinceau rond, genre pinceau japonais en martre

jeudi 13 février 2025

 

À Lisieux, il existe un "arboretum", c'est-à-dire un grand terrain plus ou moins sauvage qui sépare la ville des riches de la ville des pauvres. De magnifiques arbres offrent ce genre de paysage, mais ils sont de plus en plus abattus pour des raisons que j'ignore. Peu fréquenté, je n'y rencontre jamais d'artistes-peintres, à Lisieux, il n'y a pas de peintres de plein air, sauf un seul jour par an, parfois, bizarre ! 

 

  Le travail véritable de mise en couleur est entièrement exécuté au couteau à peindre, ici, j'ai fait ce choix par habitude du travail rapide de plein air et pour ne travailler que par touches sans aucunement dessiner les détails. La pâte est plus ou moins épaisse dans la touche, les tons sont utilisés soit en couleurs pures juxtaposées soit superposées en mélange. La touche au couteau est soit très large soit distribuée dans tous les sens et partout à la fois. Ce qui est intéressant est de croire que la toile terminée restitue réellement le paysage tel qu'un spectateur pourrait le retrouver sur place, il n'en est rien, de près, c'est un épouvantable embrouillamini de couleurs.

 



Outils utilisés : deux couteaux. Choix des couleurs : un peu de blanc de titane, beaucoup de bleu outremer foncé, un peu de bleu cobalt et de cæruleum, rouge indien (oxyde de fer), jaune cadmium clair, moyen et foncé, vert émeraude et vert oxyde de chrome, ocre jaune.

 

mercredi 12 février 2025

 

Cette rue de Lisieux peut nous rendre au mieux le souvenir de la ville historique d'avant-guerre appelée "la capitale des maisons à pans de bois sculptés", dont presque toutes, hélas, sont parties en fumée. Cette toile prouve que je peux encore trouver dans Lisieux des petits coins sympas à peindre. Il suffit d'ignorer les panneaux publicitaires, les nombreux câbles électriques cloués sur les sculptures, etc. Et d'un coup de baguette magique, on se retrouve au moyen-âge.

Peindre dans les rues de Lisieux n'est pas très facile. En réalité, cette rue qu'il faut arriver à trouver, car son entrée, très étroite, coincée entre deux vieilles maisons, est un peu triste et dans l'ombre.

Le travail au couteau estompe tous les détails parasites et permet de restituer un peu du caractère ancien de ces maison historiques.

Ce genre de sujet pose un problème, celui de se trouver confronté aux artistes des siècles passés qui, eux, avaient la chance de peindre ces maisons dans leur authenticité.

 


mardi 11 février 2025

 

La grande différence qui existe, ou qui devrait exister, entre la peinture et le dessin est assez simple et évidente : dans la nature, dans toute la nature, il n'existe absolument aucune ligne, aucun tracé, aucune délimitation de forme. Le monde qui nous entoure, du fin fond d'une mine de charbon à l'horizon le plus pur ne se distingue dans sa forme que par la lumière, donc par les couleurs qui se côtoient, qui s'ajoutent, se superposent.

 

   Et un peintre est là tout bête avec sa palette sur laquelle il va distribuer des petits tas de boue colorée. Alors si jamais il dessine les formes qu'il veut représenter ça va se compliquer, je persiste à penser qu'un peintre n'est plus un dessinateur, même si ses dessous sont solidement ébauchés, il a l'obligation de ne jouer qu'avec des taches de couleurs.

 

Le clocher de la tour sud de la cathédrale étant l’élément le plus lointain est presque à l’état d’ébauche pour créer, justement, la profondeur.

 



Le côté sombre est en réalité une composition de couleurs isolées par des gris bleutés.

 



lundi 10 février 2025

 

Il s'agit de la partie haute de la rue Henry Chéron, autrement dit l'ancienne grande rue qui a conservé un côté sauvegardé de maisons à pans de bois, certaines datent du XV et XVIe siècle pour les plus anciennes, ensuite du XVII au fin XIXe. La plupart sont classées monument historique depuis 1929 et 1931. Pour peindre ce genre de vue, il y a plusieurs options, soit rester strictement dans notre époque et ces superbes bâtiments restent au second plan, soit se transporter aux siècles anciens et tomber dans le folklore. Il m'a semblé (idée tout à fait personnelle sans aucune prétention) que la neutralité et l'objectivité étaient plus correctes et plus honnêtes. Comme pour toutes les autres vues de Lisieux, j'ai supprimé les objets parasites. Je me suis autorisé quelques audaces de perspectives afin de "resserrer" le motif sans le dénaturer, ceci pour privilégier d'avantage les immeubles les plus anciens. Il restait un écueil majeur, éviter le style carte postal. Mes notes et ébauches m'ont orienté vers une idée d'atmosphère, une idée s'inspirant de cette lumière normande des soirs de pluie, qui donnent des ciels tourmentés et lumineux à la fois. J'ai essayé... j'ai peut-être réussi... !

 

 

  Cette rue est la plus ancienne de Lisieux. Son tracé remonte aux origines de la ville gallo-romaine. Elle a conservé le même tracé malgré tous les bouleversements des siècles et même lors de la restructuration complète du centre ville après les bombardements destructeurs de la dernière guerre. Son nom normal est « la grande rue ». Des aspects assez semblables se retrouvent à Bayeux, ville qui, elle, n’a pas été détruite. Le dessin à la plume d’oie et en lavis de sépia en donne une idée assez surprenante.

 

Cette toile et ce dessin ont provoqué beaucoup de commentaires désastreux de la part de Lexoviens et encore plus des peintres en renom officiel de la ville. Je n'en ai toujours pas bien compris les raisons !

  Si les personnages sont sculptés dans une belle pierre blanche, avec un saisissant effet de perspective, il y a un détail mystérieux. Le c...